Rena-San est morte.
On distingue, dans l’obscurité d’un coin isolé du salon un corps immobile. Elle est allongée sur un divan.
En s’approchant on distingue qu’elle a un coussin blanc maculé de sang sur la tête. On dirait qu’elle a les mains posées sur le visage, sous le coussin, en réalité, ses mains ont été arrachées. On peut voir alors, au bord du coussin, des lambeaux de peau et de chair, du cartilage et un bout d’un os.
Une tache se sang part de ces blessures pour s’étendre sur le coussin. Ses jambes sont légèrement repliées, ses genoux se touchent mais ses pieds sont écartés. En dessous du coussin, son visage est comme ahuri. Elle a les yeux grands ouverts, les pupilles dilatées. Un sourire de folle. Le visage taché de sang. Entre ses dents il y a un petit circuit électronique, composé d’un système capable de diffuser un son. Un son est diffusé. On ne distingue pas vraiment ce que c’est. Dans sa tempe droite est enfoncé un éclat de verre.
Sur le divan, au niveau des genoux, il y a une grande tache de sang. Les genoux qui ne touchent pas le divan gouttent. Ils ont été lacérés au niveau de l’articulation, derrière la jambe. Il y a une trainée de sang de la porte jusqu’au divan. Autour du divan, il y a des photos de chaque personne de la maison. Des photos personnelles sur lesquelles il y a des taches de sang. Au dos de la photo de Rena il y a une croix, dessinée au marqueur noir. Le marqueur a un peu transpercé le papier, la croix apparaît alors un peu sur le recto de la photo.
Il y a le manche d’un couteau dont la lame a été soigneusement enlevée, par terre, sur la trainée de sang. Sur une table basse, il y a deux verres, mi-plein d’eau. Et un jeu d’échecs.